21 mai 2010

Imaginales

Imaginales

Salon du livre spécialisé dans les domaines de l'imaginaire (fantasy, thriller d'anticipation, fantastique, contes et légendes, roman historique), la 9ème édition des Imaginales s'est déroulée du jeudi 27 au dimanche 30 mai 2010 à Épinal.

Au programme :

  • Vendredi 28 mai, 16:00 : Premiers romans, nouveaux talents… (Magic Mirror 1). Quand un inconnu vous surprend ! Café littéraire. Avec Jean-Philippe DEPOTTE, Matthieu DHENNIN, Vincent GESSLER, Justine NIOGRET
  • Samedi 29 mai, 11:00 : Romancer l’histoire… (Magic Mirror 2). Et rendre le roman rigoureux ? Conférence-débat. Avec Danièle ALEXANDRE-BIDON, Matthieu DHENNIN
  • Dimanche 30 mai, 15:00 Le Moyen Âge de la bande dessinée… Vrai ou faux ? (Espace Cours). Conférence-débat. Avec Danièle ALEXANDRE-BIDON

Le festival fut un franc succès, et Saltarello a été mis à l'honneur, comme on peut le voir dans cette interview de Stéphanie Nicot (directrice du festival) dans un article de Libération.

15 avril 2010

Exposition : Le Moyen Âge en bande dessinée

expo BDA la Tour Jean sans peur à Paris, a lieu du 14 avril au 14 novembre 2010 (du mercredi au dimanche, de 13h30 à 18h) une très belle exposition sur les rapports entre la bande dessinée et le Moyen Âge : Pour la première fois en France, 100 ans de BD “médiévale”, française, belge et italienne sont présentés et décrits à travers 4 thèmes : ambiances, objectifs, héros & événements récurrents, sources, avec albums et planches originales.

Le commissaire de l’exposition est Danièle Alexandre-Bidon, médiéviste, ingénieur d’études à l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) ; c'est aussi elle qui a effectué le minutieux travail de relecture de Saltarello.

Outre l'exposition, le lieu mérite également une visite : presque contemporain au roman (début XVème siècle), l'édifice est un témoignage unique de l'architecture médiévale parisienne. Le décor végétal de la voûte d'escalier, notamment, est un chef-d'oeuvre de la sculpture française flamboyante. Enfin, jouxtant la tour, on peut également admirer les restes de l'enceinte de Philippe Auguste.

2 juillet 2008

La révolte des Maillotins

En 1382, les caisses de l'état sont vides. Le roi Charles VI n'a que 13 ans : ce sont, en fait, ses oncles qui règnent. Ces derniers décident alors de rétablir l’impôt sur le vin, le sel et la plupart des marchandises.

La rumeur gronde dans Paris, et très vite, le 1er mars au matin, un percepteur est assassiné aux Halles parce qu’il réclamait l’impôt à une marchande des quatre saisons.

C’est le signal, l’émeute gagne. Les émeutiers s’arment de maillets de plomb, et ces « Maillotins » vont alors saccager, piller et tuer. Vers midi, Paris est aux mains des émeutiers qui ferment les portes de la capitale, bloquent les rues par de lourdes chaînes. Au début, les bourgeois hansés s’associent à cette révolte fiscale, mais la tournure prise par les évènements les inquiète. Ils demandent une audience au duc de Bourgogne (un des oncles de Charles VI) pour obtenir l’abolition de l’impôt et l’amnistie pour les meurtres. Celui ci refuse, ce qui provoque la colère de la foule qui se dirige vers les prisons de la capitale, libère les prisonniers, saccage les édifices.

Une répression terrible va s'abattre sur les émeutiers dont les meneurs seront décapités ou pendus sans autre forme de procès. Cette véritable « révolte fiscale » débouche sur la loi martiale et incite Charles VI à reprendre les choses en mains. Dans un premier temps, il abolit l’impôt et accorde l’amnistie, mais pas pour les meneurs.

C'est alors qu'une révolte identique éclata à Gand, où l’armée écrase les insurgés flamands. Le roi peut alors s’imposer et affronter la révolte parisienne. Charles VI revient à Paris à la tête des troupes, les chaînes sont retirées et les Parisiens désarmés. Les arrestations et exécutions se succèdent.

En 1383, Charles VI rétablit l’impôt indirect, la révolte des Maillotins est définitivement écrasée.

30 juin 2008

La Peste Noire

Médecin soignant la peste noire La peste noire est une pandémie de peste bubonique qui a décimé la population européenne entre 1347 et 1350, atteignant un pic en France en 1348.

La peste s'est déclarée en Chine en 1334 et s'est rapidement répandue dans de nombreuses provinces chinoises, puis, via les Mongols qui commerçaient avec les Gênois, elle est arrivée en Europe, notamment à Gênes et Marseille fin 1347. En un an, tout le pourtour méditerranéen fut atteint.
La peste noire se répand alors comme une vague, mais elle ne s'établit pas durablement aux endroits touchés. Le taux de mortalité moyen d'environ 30 % de la population totale (et de 60 à 100 % de la population infectée) est tel que les plus faibles sont vite tués, et le fléau ne dure en moyenne que six à neuf mois.
Les médecins étaient tout à fait impuissant face à ce fléau. Comme on ne connaissait pas les causes du mal, on ne soignait pas les malades et on n'ensevelissait pas les morts, ce qui favorisait la contagion.
Depuis Marseille, la peste gagne rapidement Avignon, alors cité papale et carrefour du monde chrétien, ce qui lui donne une formidable plateforme de diffusion. Elle atteint Paris en juin 1348, et en décembre 1348, toute l'Europe méridionale de la Grèce au sud de l'Angleterre est touchée. En décembre 1349, la peste a traversé presque toute l'Allemagne, le Danemark, l'Angleterre, le Pays de Galles, une bonne partie de l'Irlande et de l'Écosse. Elle continue ensuite sa progression vers l'est et vers le nord dévastant la Scandinavie en 1350, puis se perd dans les vastes plaines inhabitées de Russie en 1351.

Si la peste anéantit la population, elle marque durablement les esprits. Certains y voient la marque de l'Apocalypse, d'autre en profitent pour exacerber les haines contre les juifs, ou les gens du voyage, d'autre encore s'en inspirent pour en faire des oeuvres d'art (c'est en 1350 que le poète italien Bocace décrira dans son chef d'œuvre Le Décaméron un groupe de jeunes nobles fuyant la peste pour se raconter des histoires grivoises...). La peste noire marque également un tournant dans l'appréhension de la mort. Devenant un fait quotidien, l'imagerie de la mort (squelettes, gisants...) se développe, notamment au travers de représentations de la Danse Macabre.

27 juin 2008

Le grand schisme d'occident

Le grand schisme d'occident fut une crise pontificale qui divisa la Chrétienté catholique en deux obédiences pendant quarante ans.

Le 5 juin 1305, les cardinaux, réunis en conclave à Pérouse, portèrent à la tête de l'Église Bertrand de Got qui choisit le nom de Clément V. C'est le premier pape français depuis l'élection de Sylvestre II en 999. Clément V fait son possible pour se concilier les bonnes grâces du puissant Philippe le Bel, roi de France, y compris lors du procès en inquisition contre les moines-chevaliers Templiers, le vendredi 13 octobre 1307.
En raison des luttes incessantes entre les cardinaux et l'Empereur du Saint-Empire Germanique, mais également pour montrer sa proximité avec le roi de France, Clément V décide alors en 1309, de s'établir «provisoirement» dans un couvent de dominicains à Avignon, sur des terres d'Empire qui lui sont cédées par le roi de Sicile, par ailleurs comte de Provence.

Cinq papes s'y succèderont et feront alors d'Avignon une cité puissante. De «provisoire», leur installation deviendra permanente.
Mais soixante ans plus tard, Gregoire XI (pape français) se met les Florentins à dos en excommuniant tous les habitants de la ville sous prétexte qu'ils ne veulent pas se soumettre à l'impôt pontifical. Pour tenter de se réconcilier avec les cardinaux italiens, il envisage de ramener la papauté à Rome, et effectue plusieurs voyages entre les deux villes. Mais, en 1378, gravement malade, c'est à Rome qu'il meurt.
Le Sacré Collège procèdera alors à l'élection d’Urbain VI, cardinal italien qui entamera son pontificat par une série de mesures controversées et violentes à l'égard des cardinaux français d'Avignon. Ceux-ci, outrés par son attitude, élisent alors l'un des leurs, le pape Clément VII.
Pendant trente-cinq ans s'ensuivra alors une période sombre pour l'église catholique puisque les deux papes et leurs successeurs s'excommunieront mutuellement. Chaque royaume apportait alors son soutient à l'un ou à l'autre pape, au grès des querelles, des rivalités ou de ses stratégies d'alliances.
En 1409, afin de dénouer cette crise majeure, un concile est tenu à Pise. L'objectif est que les deux papes démissionnent et qu'un nouveau pape soit élu. Mais la crise empire, est ce sont alors trois papes qui prétendent au trône suprême, et ce, pendant huit années encore, jusqu'au décès presque concomitant des trois protagonistes.
La crise prend fin en 1418 lorsque Martin V est élu par un conclave composé de cardinaux, de représentants de l’Empire, et des royaumes d’Angleterre, d’Espagne, de France, des seigneuries d'Italie, avec l’appui du concile. Il s’installe à Rome en 1418, mettant ainsi fin au Grand Schisme.