30 juillet 2008

Charles VI

Charles VI, roi de France Charles VI, dit le bien aimé, roi de France.

Fils de Charles V, Charles VI accède au trône à l'âge de 11 ans en 1380, et se fait sacrer roi à la cathédrale de Reims. Mais en raison de son jeune âge, et comme pour les premières années du règne de son père, ce sont ses oncles qui gouvernent réellement le royaume : les ducs d'Anjou, de Bourgogne, de Berry et de Bourbon se disputent le pouvoir et s'enrichissent sur le dos de la population accablée par le rétablissement d'anciens impôts en janvier 1382. Cette situation débouche sur la révolte des Maillotins, qui sera matée dans le sang. En 1388, Charles VI reprend la main, et renvoie ses oncles, comprenant qu'ils ne cherchent que leur intérêt personnel.

Charles VI devient vite populaire auprès des Français (d'où son surnom de bien aimé). Sous son règne, en effet, la paix et la prospérité revient, après des décennies de maladies, de guerre et de famine.

Malheureusement, le roi va tomber malade. Il est atteint de graves troubles psychiatriques. Sa première crise se manifeste en 1392, lorsque, chevauchant avec sa suite dans la forêt du Mans, le roi se met à hurler et attaque ses propres hommes. Il se fait maîtriser, mais parvient à tuer quatre personnes. Après quelques heures, il reviendra à lui et demandera pardon.

En 1393, survient l'épisode du bal des Ardents. Pour égayer le roi, son épouse Isabeau de Bavière organise un bal costumé à l'Hôtel Saint-Pol. Le roi, et quelques uns de ses amis se déguisent en "sauvages", mais leurs costumes prennent feu, et plusieurs personnes meurent dans ce tragique événement qui ébranle encore plus le souverain.

Par la suite, le roi souffrira de nombreuses crises de durées plus ou moins longues, pendant lesquelles il est alité, incapable de gouverner, mais entre lesquelles il se montre travailleur, diplomate et intelligent. Profitant des indispositions du roi, les oncles reprennent épisodiquement le pouvoir. Pendant les longues années de son règne, on tente tout pour le guérir. Des dizaines de médecins venus de toute l'Europe se penchent sur son cas, une ferveur religieuse populaire intense se dessine spontanément. Naturellement, on pense que le roi a été empoisonné, ou ensorcelé. Des charlatans de toute espèce tentent d'approcher la couche du roi, mais beaucoup se font évincer ou punir pour leur manque d'efficacité.

L'histoire lui a souvent légué le surnom de "Charles VI le fol", mais ce qualificatif ne lui a jamais été donné de son vivant, eu égard au respect envers le roi, ainsi que sa très grande popularité qui n'a jamais faibli, malgré ses absences.

Charles VI s'éteint le 21 octobre 1422 après un long et difficile règne, marquée par la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons et lègue un royaume en plein rétablissement à son fils, le futur Charles VII. Ce dernier mettra fin à la guerre de Cent Ans, avec l'aide imprévue de Jeanne D'Arc...

23 juillet 2008

La Hanse parisienne

La hanse désignait, au Moyen Âge, une association de marchands. La plus célèbre était la hanse germanique, qui faisait commerce depuis la mer du Nord jusqu'à la Baltique. Il a existé également en France des associations de marchants appelées hanses. La plus importante et la plus ancienne étant celle des marchands sur l'eau de Paris, datant de l'époque romaine.

Fluctuat nec mergitur - Blason de la ville de ParisSous saint Louis, la hanse devint définitivement la municipalité parisienne ; jusqu'alors et depuis environ un siècle, les membres de la confrérie de la marchandise de l'eau étaient appelés échevins jurés, et on donnait à leur chef le nom de prévôt des marchands de l'eau, ou prévôt de confrérie de l'eau. C'est la raison pour laquelle le blason actuel de la ville de Paris présente un navire marchand.

La hanse, par suite de l'importance que n'avait cessé d'avoir le commerce fluvial, a peu à peu absorbé tout ce qui avait rapport à l'administration de la ville et c'est pour cela que l'on considéra les chefs de cette marchandise de l'eau comme les prévôts de tout commerce parisien. Ce fut en 1268 que le chef de la hanse parisienne, Jehan Augier, fut officiellement nommé prévôt des marchands.

Les nombreux privilèges dont jouissait le corps des marchands de l'eau passèrent avec le temps au prévôt des marchands qui acquit successivement l'administration des rentes constituées sur l'Hôtel de Ville, l'ordonnance des cérémonies publiques, l'entretien, la construction des monuments de la ville, le percement des rues, etc.

Les membres de la hanse tenaient primitivement leurs réunions dans une maison commune, appelée maison de la Marchandise ; au XIe siècle cette maison prit le nom de Parloir aux Bourgeois ; elle était située à la Vallée de Misère entre l'église Saint-Leufroy et le Châtelet, à la place où s'étend aujourd'hui la place du Châtelet. Elle fut ensuite transférée en 1357 place de Grève, dans la Maison aux Piliers et prit peu de temps après le nom d'Hôtel de Ville.

Après la révolte des Maillotins, Charles VI la supprima en 1382. On compta 14 prévôts de 1268 à 1382, le plus célèbre étant Etienne Marcel, en 1355.

2 juillet 2008

La révolte des Maillotins

En 1382, les caisses de l'état sont vides. Le roi Charles VI n'a que 13 ans : ce sont, en fait, ses oncles qui règnent. Ces derniers décident alors de rétablir l’impôt sur le vin, le sel et la plupart des marchandises.

La rumeur gronde dans Paris, et très vite, le 1er mars au matin, un percepteur est assassiné aux Halles parce qu’il réclamait l’impôt à une marchande des quatre saisons.

C’est le signal, l’émeute gagne. Les émeutiers s’arment de maillets de plomb, et ces « Maillotins » vont alors saccager, piller et tuer. Vers midi, Paris est aux mains des émeutiers qui ferment les portes de la capitale, bloquent les rues par de lourdes chaînes. Au début, les bourgeois hansés s’associent à cette révolte fiscale, mais la tournure prise par les évènements les inquiète. Ils demandent une audience au duc de Bourgogne (un des oncles de Charles VI) pour obtenir l’abolition de l’impôt et l’amnistie pour les meurtres. Celui ci refuse, ce qui provoque la colère de la foule qui se dirige vers les prisons de la capitale, libère les prisonniers, saccage les édifices.

Une répression terrible va s'abattre sur les émeutiers dont les meneurs seront décapités ou pendus sans autre forme de procès. Cette véritable « révolte fiscale » débouche sur la loi martiale et incite Charles VI à reprendre les choses en mains. Dans un premier temps, il abolit l’impôt et accorde l’amnistie, mais pas pour les meneurs.

C'est alors qu'une révolte identique éclata à Gand, où l’armée écrase les insurgés flamands. Le roi peut alors s’imposer et affronter la révolte parisienne. Charles VI revient à Paris à la tête des troupes, les chaînes sont retirées et les Parisiens désarmés. Les arrestations et exécutions se succèdent.

En 1383, Charles VI rétablit l’impôt indirect, la révolte des Maillotins est définitivement écrasée.